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Pourquoi le Petit Train de l'Anjou ?
De 1849 à 1890, en Maine-et-Loire, des lignes "d’intérêt général" sont ouvertes par les différentes grandes compagnies de chemin de fer. Ce maillage, pourtant important, laisse à l’écart des régions rurales. Comme dans d'autres départements, Le conseil général du Maine-et-Loire, en s'appuyant sur le plan du ministre Freycinet, va faire étudier et construire un réseau départemental qui desservira ces zones oubliées et donc pénalisées sur le plan économique. En effet, à cette époque, l'automobile est très balbutiante. La traction animale (ou la marche à pied !) est la règle. On dispose aussi d'une importante batellerie dans le département. Ces modes de transport sont lents et coûteux.
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La solution choisie
Pour des raisons d’économie, la voie sera métrique (1 m d’écartement entre les rails, contre 1,435 m habituellement) permettant ainsi d’utiliser des matériels roulants plus légers que ceux des "grands" réseaux, sur des infrastructures beaucoup moins onéreuses à construire et entretenir. Les gares seront reliées par une voie unique, les croisements se faisant dans lesdites gares qui possèdent plusieurs voies dotées d’aiguillages. La gestion du réseau est confiée à la Société des Chemins de fer de l’Anjou jusqu’en 1928. Ensuite c’est la Société Générale des Chemins de fer économiques qui prend le relai. La vitesse, dite "commerciale", des convois vapeur était de 15 km/h ... Ce petit train fut appelé le Petit Train de l'Anjou ou plus familièrement le Petit Anjou.
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La carte du réseau
Cliquer sur la carte pour l'agrandir Dates d'ouverture des différentes lignes :
1893 : Angers - Baugé - Noyant.
1896 : Cholet - Vihiers - Saumur.
1899 : Beaupréau - Nantes ; Beaupréau - Cholet ; Beaupréau - Chalonnes.
1900 : Chalonnes - La Possonnière (passage de la Loire au pont de l'Alleud)
1909 : Angers - Candé.
1910 : Saint-Jean-de-Linières - La Possonnière (jonction des réseaux nord et sud).
La ligne Beaupréau - Nantes pénètre en Loire-Inférieure (devenue Loire-Atlantique en 1957) sur une trentaine de kilomètres.
Le réseau possède 317 kilomètres de voies métriques.
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Après les bons services rendus, l'abandon
Après une période faste, il est concurrencé par la route dans les années 1920 et devient déficitaire. L'acquisition d'automotrices dans les années 1930 pour améliorer le service des voyageurs n'y fait rien. En 1939, il est condamné.
Mais la guerre de 1939-1945 va le sauver provisoirement.
En effet, Les restictions du caoutchouc et de l'essence laissent beaucoup de véhicules au garage et celles de l'alimentaire (viande, farine, beurre, etc.) obligent les gens des villes a aller s'approvisionner (en "douce", car c'est interdit) à la campagne. Alors le petit train verra son trafic augmenter pendant cette période maudite.
Selon des témoignages, le petit train jouera aussi un rôle important, en début et fin de guerre, en transportant les nombreux réfugiés.
Mais La guerre terminée on le fera disparaitre. Ce monde est sans pitié !